Arnold Schönberg (15/07/2007)
Arnold Schönberg, Gurrelieder (1913) Bruxelles, Bozar. Les 2, 4 et 6 septembre 2007 | |
par Ernst Van Bek | vendredi 13 juillet 2007 |
Arnold Schönberg Gurrelieder, 1913 Bruxelles, Bozar Les 2, 4 et 6 septembre 2007 dans le cadre du Klara festival 2007 Stephen Gould, Waldemar Anne Schwanewilms, Tove Anna Larson, Waltaube Gerd Grochowski, Bauer Brigitte Fassbaender, Sprecher Orchestre symphonique et choeurs de La Monnaie Mark Wigglesworth, direction Légende danoise D'après les lettres adressées à son élève Alban Berg, Schönberg avoue avoir composé les première, deuxième et la moitié de la troisième parties des Gurrelieder dès mars 1900. Au départ il s'agissait d'un cycle de mélodies pour un concours de musique. Sur la proposition de Zemlinsky qui est son professeur de composition, Schönberg étoffe son oeuvre en la transposant sur le registre symphonique. Toute l'orchestration est finalisée en 1903 mais le compositeur travaille encore sur sa partition en 1910, et même en 1911, pour le dernier choeur. Le texte est repris du roman de l'écrivain Danois, Jens Peter Jacobsen (1847-1885), "En Cactus springer ud". Jacobsen était aussi botaniste. Le libre penseur, darwiniste, a également écrit "Niels Lyhne" qui est considérée aujourd'hui comme la "bible de l'athéisme". D'un ensemble de légendes, celle du château de Gurre a impressionné l'imagination de Schönberg. Gurre se situe près d'Helsingor, lieu où Shakespeare a enraciné l'intrigue d'Hamlet. L'histoire des Gurrelieder évoque la légende médiévale danoise qui met en scène le roi Waldemar (Volmer) et sa maîtresse, la belle Tove (Little Dove). Leur amour est contrarié par les intrigues d'une épouse jalouse, la reine Helvig. Dans la première partie, Schönberg narre l'amour de Valmer et de Tove, l'assassinat de Tove par Helvig. Dans la deuxième partie, Valmer s'en prend aux dieux qui ont laissé l'accomplissement du meurtre de sa bien-aimée. La troisième partie peint l'errance du solitaire terrassé par la perte de son amour et le cycle s'achève en un hymne à la nature, en particulier dans l'espoir qui jaillit quand paraît l'astre solaire. La richesse évocatrice de l'oeuvre qui mêle à la trame de la malédiction amoureuse (en cela proche de la légende de Tristan et Yseult), les évocations lugubres et fantastiques, dévoile le travail de Schönberg sur l'articulation du texte en rapport avec l'action de la musique. Usant du sprechgesang, le compositeur s'appuie sur la force du texte, sur sa violence suggestive qui structure toute l'action de l'oratorio profane. Seulement âgé de 26 ans, alors quasi autodidacte, il n'a reçu que des leçons de composition de Zemlinsky, Schönberg semble résumer l'héritage de Wagner et de Strauss, tout en indiquant de nouvelles directions harmoniques. Franz Shreker dirige la première viennoise, au Musikverein, le 23 février 1913. L'oeuvre suscita l'un des scandales les plus virulents de l'histoire musicale à Vienne. Les conservateurs et les visionnaires modernistes s'étaient dévoilés et déchirés, à l'écoute de la partition. Illustrations Arnold Schönberg (DR) Mark Wigglesworth (DR) |
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