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- 0 - 2011 - Nihil (11/02/2011)

culture,fables,imaginaire,politique

Honoré de Balzac - 1799 – 1850 -

 

Nihil

 

Sur un thème de C dans l'air '' Le retour du merveilleux '' mis en ligne le 25-12-2006

Pensez-vous que le merveilleux opère aujourd'hui un retour, ou au contraire qu'il n'a jamais disparu ?Est-il compatible avec les enjeux commerciaux ? Où se nichent le rêve et la magie, selon vous ?

Dès l'ouverture de ce forum deux des questions posées en débat m'ont intéressées plus particulièrement:

[ Pensez-vous que le merveilleux opère aujourd'hui un retour, ou au contraire qu'il n'a jamais disparu ? - Où se nichent le rêve et la magie, selon vous ? ]

Suite à l'émission - En 2006 j'écrivais:

Cette approche, nouvelle pour les enfants, n'occultera en rien le plaisir, généralement associé au genre :

en effet, l'aptitude à démonter les rouages du conte doit leur être présentée comme un pouvoir quelque peu magique, (puisqu'on est dans la thématique), dont ils vont peu à peu être investis, ce qui les comblera de fierté.  
La séquence s'appuie en partie sur l'exposition virtuelle de la Bibliothèque Nationale de France consacrée au conte :

http://expositions.bnf.fr/contes/index.htm

Aujourd'hui en février 2011, j'ajouterais:

Sous la forme d'un bilan

Le merveilleux, s'est t-il seulement jamais absenté?

Outrepasser le mépris de l'imagination, telle est la question - je commencerais par citer:

[ “Imaginer, c’est feindre, c’est-à-dire créer des fictions imagées qui prennent plus ou moins à nos yeux la place des choses. Ce n’est donc pas seulement avoir des images et en être plus ou moins l’objet…c’est essentiellement s’en donner, dans un but de distraction, ou d’enchantement esthétique,ou de fabulation symbolique” - Pradines -]

Le merveilleux

Sujet majeur, sur lequel Alain ou Pascal [ entre autres bricoleurs ] n'ont eu de cesse de dévaloriser l'imagination et n'y voyaient '' qu'une maitresse d'erreurs et de faussetés ''…

D'emblée à ces bricoleurs de la pensée et autres pourceaux d'Épicure c'est dans Nietzsche que je vais trouver, une fois de plus, à leur adresse la meilleure réponse:

«Les convictions sont des ennemies de la vérité plus dangereuses que les mensonges.»
Friedrich Nietzsche - [Humain, trop humain]

Ce débat ouvert sur le forum de C dans l'air, au fil du temps, est devenu une sorte de casse où s'entasse les vieilles carcasses de la poésie malhabile, un enclos ou s'illusionnent sur eux-mêmes des '' spécialistes '' en ragots d'arrière zinc, une manière au fil des pages de troquer une cuirasse d'égocentrique pour une carapace encore plus étanche à l'ouverture, réfractaires justement à la centra-litée même du sujet proposé: '' Le merveilleux ''

Un paradoxe, sur un forum qui se proposait de parler ou débattre de la Culture et de sa résonance '' acceptée '' par les médias

Victimes d'hallucinations égocentriques, de vouloir combler un vide, aussi peu libre comme le chrétien ou le musulman, personnes qui croient que le Nouveau Testament ou le coran, l'un comme l'autre est un livre d'inspiration divine admirablement adapté aux besoins spirituels de son voisin

D'un texte fondateur d'inventer la création, pour mieux éviter par pure paresse de faire effort de créativité, premier obstacle, si l'on n'y prend garde, marqueur de ce qui pourrait être la fin du merveilleux - rien n'en rend mieux compte que l'absence de toute évolution sur la face d'un monde parcouru par des sectes captives d'idées fixes au point de décréter ennemi celui qui à l'audace de penser ou de vouloir la spiritualité entendue comme la vie de la conscience en dehors de toute religion ou moraline religieuse

Au point même que les docteurs [comme par exemple en Iran ] s'effrayent que l'on puisse réveiller des fantasmes et des mythes du passé

Citation:

[ L’abjuration feinte de Rushdie renvoie à bien d’autres abjurations simulées dans l’histoire, celle de Galilée n’étant que la plus célèbre, et elle nous montre combien restent d’actualité les problèmes tout à la fois pragmatiques et éthiques posés par l’exercice de la contrainte et de la menace sur les groupes et les individus persécutés pour leurs convictions ou leurs discours – J P Cavaillé ]

 Ou encore dans les médias d'évoquer le film '' des dieux et des hommes '', l'histoire d'un véritable délire suicidaire, par son nombre de spectateurs comme d'un succès sans analyse plus fine – combien sont ceux comme moi, ont fait parti des spectateurs, considèrent que c'est l'histoire de deux totalitaires face à face et que rien ne justifie de mourir pour des idées, que c'est en vie qu'on les défends le mieux quitte s'il le faut à devoir s'expatrier?

 Le merveilleux, le beau, l'Art n'a pas d'existence propre sans la créativité

La créativité c'est de l'espace, du temps et non se noyer dans d'irrationnelles proclamations, ou le bavardage lapidaire ou encore incantatoire - réclame la prise de risque

 Même fait d'ingénieux arrangement les dogmes et autres bricolages idéologiques, en déduire que c'est la civilisation est bien impersonnel car ce qui est montré une fois la verticale construction monothéiste ou passéiste démythifiée c'est que: Cit: " Le devenir est alors sans but et tous les idéaux traditionnels perdent leur valeur '' Nietzche 

 

 

La liberté de parole prend place et de jouer de la satire ou de la fable pour se délecter d'un goût du merveilleux, de l'esthétique indissociable de l'éthique comme contrepoids du terrifiant faire-valoir, de l'égocentrisme des bavards littéraux qui n'ont rien retenus [ par exemple ] de la portée symbolique et philosophique irradiante d'un poème de Baudelaire

Qui peu nombreux, à son époque, comme Baudelaire ont le mieux compris le sens global du grand œuvre; '' la comédie humaine '' d'Honoré de Balzac

 Au XXIe siècle des illettrés s'érigent en censeurs pour obtenir l'interdiction d'un clip au contenu sadomasochisme mais pas [ ce que je ne demande pas ] quand le J T étale quotidiennement les pires absurdités ou inepties sous le couvercle '' du respect des cultures '' ou comme si le sadisme en dehors de tout '' objet de culture '' ne faisait pas régulièrement la une des médias, sauf que dans ces cas là il ne s'agit plus d'un jeu, ni d'esthétique mais bien de la sordide réalité – Certes je n'oublie pas que rien n'est jamais vraiment fini, il y a encore des buchers dressés un peu partout dans le monde et pour certains, comme au moyen-âge, faire la guerre c'est toujours faire la fête puisque que pour eux la mort ce n'est pas une fin

 Jeu des feintes, fictions, fables – tout ce qui mobilise le discours d'articulation du monde social et du monde moral, ici, à ce moment, je pense plus précisément à Esope et à Jean de la Fontaine

 Rôle du corps et de ses plaisirs et de l'esprit composante de la volupté ignorant des fausses pudeurs si chères aux pudibonds en manque ou mal d'imagination qui préfèrent voiler ce qu'ils ne savent voir

 Prôner l'ascétisme pour les autres mais tout aussi facilement, par défaut d'être créatif, de l'ériger en morale pour soi - manière de mieux s'illusionner rescapé de l'esclavage et se livrer à un prosélytisme [ '' cela va de soi '' ] au nom du bien et du mal - un plaisir masochiste pour se donner le change d'échapper à sa médiocre condition de sans-projet

 Cit

[ Le désir est l’appétit de l’agréable – Aristote - ]

Depuis l’Antiquité, l'Épicurisme a pulvériser littéralement cette notion et l’évacue: la mort n’est rien -

Épicure ou encore Lucrèce, l’ont définie comme la dissolution de l’entendement et du corps

[«Familiarise toi avec l’idée que la mort n’est rien pour nous, car tout bienet tout mal résident dans la sensation: or, la mort est la privation complète de cette dernière […]. Ainsi, celui des maux qui fait le plus frémir n’est rien pour nous, puisque tant que nous existons, la mort n’est pas, et que la mort est là où nous ne sommes plus.» Épicure ] Fin des citations

 C'est en ce sens que notre entendement [ l'esprit ] n'est qu'une modalité du corps....qu'avant la vie il n'y à rien, donc rien après la mort

Clin d'œil à tous ceux qui savent que la tradition de l'athéisme prend sa source dans l'océan des lueurs de lucidités dès les périodes de l'antiquité - Fort heureusement beaucoup d'entre-nous ont eu la chance de ne pas avoir de parents monothéistes

 [ “Le sens de la vie supprimé, il reste encore la vie” - Camus - ]

Pour le paraphraser je dirais que quand l'homme ne refuse plus d'être ce qu'il est il s'ouvre non à l'inatteignable bonheur mais à vivre dans sa vie des moments de plus ou moins d'intenses joies

Albert Camus – d'esprit nietzschéen - « Tout le malheur des hommes vient de l’espérance »disait-il de la condition humaine dans '' l'étranger''

Le refus d'accepter l'absurde comme mode d'emploi politique; c'est sur ce point de l' anti-Sarkoszysme avant la lettre

Il importe de continuer à dénoncer cette référence depuis le début de son mandat faite aux errements de la métaphysique dévalorisant notre univers pour entretenir cette idée qu'il faut patienter collectivement jusqu'à demain pour vivre dans un monde meilleur

[ C'est le cas,( bien sûr ), d'autres politiques toutes tendances confondues - mais ils ne sont pas tous ( ces autres ) au pouvoir ]

 D'autre part il est infernal de tenter de faire accroire cette idée que les maux des hommes comme l'inévitable tremblement de terre en Haïti ou le sida sont des punitions divine – remplacer l'Éthique et l'action pour y substituer l'invention de la notion de peste emblématique du mal, pour mieux endormir la consciences des populations crédules ou pire de l'enfouir dans le cerveau vierge des enfants

'' Vous êtes des pestiférés c'est normal et juste que le tremblement de terre ou le sida vous anéantissent ''

L'éthique et l'action consisterait à construire une ville neuve loin de la faille et de mettre un préservatif et relèverait ainsi d'un responsable engagement vis à vis de nos contemporains comme des générations futures

http://laiciteetsociete.hautetfort.com/plus-que-navrant/

 Le champ de la vie créatrice comprend l’activité artistique, l’authentique, d’une manière générale tout ce qui concerne l’édification de valeurs positive et non '' les valeurs '' négatives fondées sur la soumission, la culpabilité portes ouvertes à toutes sortes de dictatures '' morales '', quand ce n'est pas à la dictature dans un pays...

En parade fatale aux pharisiens, ( avec ou sans poil ), formalistes des philosophies matérialistes de la volonté de domination qui justement entretiennent de fausses espérances, le retour du merveilleux se fait contre les préjugés, et surtout contre toutes les tentatives de récupération par les idéologues monothéistes ou autres charlatans

 D'abord battre le rappel de tout ce qui à construit notre imaginaire individuel et collectif que de tous temps ont tentés, mais en vain de récupérer, les invivables docteurs de la foi – je veux parler des mythologies qui ont excité notre imaginaire, les légendes et les fables de notre enfance dont ne se privent de lire, de relire et encore de relire et relire bien des plus de soixante dix sept ans

 Les mythes, les contes et légendes ont pour enseignement ou fonction de stimuler, d'inculquer un principe de vie, de faire assimiler ce que produit un environnement donné et de le projeter dans les actions de la vie quotidienne et dans un rapport avec la société

La Culture inspiratrice [ et non dû à une quelconque divinité ] des auteurs, des conteurs, des raconteurs d'histoire orales ou écrites, c'est tout le lot des quantités de petites choses subtiles qui aident à la prise de conscience que bien que seul, néanmoins on vit parmi et avec d'autres

Expliquer le comportement humain inspiré de la tradition c'estpar la parole libre des grecques [ avant l'introduction, dans leurs sociétés, de l'invention du monothéisme ] , lesmythes, les contes et légendes ne s'inquiètent pas d'où nous venons, ils laissent travailler paisiblement les chercheurs sur cette question sans apriori ni pré-supposer pour s'intéresser à ce que nous sommes et participent à nous préparer à notre devenir d'être responsables – là il n'est plus question d'endoctrinement, en répondant pour mieux solliciter le besoin d'un imaginaire à enrichirprélude etpoint d'ébullition avant toute prise de conscience

 Comme les trois déesses [ celles qui désignent ] qui dans '' Les Moires '' *1 grecque décidaient du sort des hommes, je n'ai pas besoin de lister ici tous les contes de fées et au pouvoir extraordinaire de la baguette magique pour réveiller en chacun de nous les tremblements de plaisir à la lecture de Cendrillon, Carabosse, Riquet à la houppe ou Peau d'Âne...

 Cependant il me paraît bien de rappeler en cette période ou les négationnistes polluent internet qui sont les fondement de notre culture, en remontant au sources: c'est chez les poètes - Homère, Hésiode, Pindare, Ovide que se retrouve la substance des grands thèmes sous la forme de merveilleuses histoires: Orphée et Eurydice, Philémon et Baucis, Tantale et Niobé, les travaux d'Hercule, le défi d'Icare, la descente de Thésée aux Enfers..." et tant d'autres légendes de la pensée inscrite dans notre imaginaire collectif

En comprendre l'importance si nous ne voulons pas perdre le sens du merveilleux plutôt que de l'espérer

Crab – du 10 au 11 février 2011

 1 Les Moires étaient représentées sous les apparences de trois vieilles femmes filant le destin des hommes. ( 3 )Clôtho en étirait le fil, Lachésis mesurait sa longueur et Atropos le coupait certes avec des aspects in fineplutôt misogynes mais sans réelle influence le but étant de familiariser avec la mort et des morts cruelles comme en temps de guerre par exemple [ c'est une interprétation personnelle ]

En réponse plus tard une des variantes de '' celle qui terrifie les hommes '', la très belle Aisha Kandisha chef d'une guérillas amazigh la femme immortelle sorte de diable féminin pour les marocains

Pour d'autresc'est une façon d'expliquer la pertes de beaucoup de bateaux par le mythe de '' la belle femme '' qui attire les marins par sa beauté jusqu’à ce qu’ils se trouvent perdus dans l’abîme - à ce moment elle les fait couler au fond de l’eau

culture,fables,imaginaire,politique

Baudelaire

 

A une passante

La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d’une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l’ourlet ;

Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son œil, ciel livide où germe l’ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté
Dont le regard m’a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l’éternité ?

Ailleurs, bien loin d’ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais !

Baudelaire Les Fleurs du mal, 1857

  ( 3 ) - Si j'ai choisi ce poème c'est parce que le poète vit sa vie marquée par ses trois femmes rencontrées dans des contextes différents...

 Suites

CLÉOPÂTRE

http://laiciteetsociete.hautetfort.com/archive/2011/02/03...

 LA VICTOIRE DU BEAU

http://laiciteetsociete.hautetfort.com/archive/2011/01/25...



 

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