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Lever le voile (07/07/2008)

 

 

 

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«La première fois que j'ai vu une femme nue, j'ai cru que c'était une erreur.»Woody Allen

 

ACTUALITÉ



Le hidjab ou la perte de notre personnalité
07 Juillet 2008 - Page : 3
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Le Président Bouteflika a déclaré le 8 mars 2006 qu’«on est arrivé à un stade de fragilité de la personnalité nationale au point que nous avons perdu même nos habits traditionnels...Même le hidjab n’est pas de chez nous».

Qu’un des principaux fondateurs du FIS dissous, Rabah Kébir, mette deux décennies pour dénier, samedi dernier sur le plateau de la Chaîne Al Jazeera, au port du hidjab toute obligation faite par l’Islam est très révélateur. En déclarant «ne pas imposer le port du hidjab à ma propre fille», l’ancien responsable de l’ex-Front Islamique du Salut qui est à l’origine, depuis la fin des années 80, du grand chambardement sociétal en Algérie, laisse échapper comme un aveu d’avoir été roulé dans la farine. Il a mis du temps pour s’en apercevoir. Trop de temps. Jusqu’à atteindre la tragédie.
Ne découvrir qu’après la catastrophe qu’on a été abusé est terriblement grave pour quelqu’un qui a une grande part de Responsabilité dans les malheurs qui ont frappé notre pays et dont les spasmes durent encore. Une Responsabilité que l’histoire jugera. Laissons de côté cet aveu et revenons en arrière pour voir d’où nous est venu, ou plutôt comment a surgi chez nous et comment s’est répandu dans notre société le Hidjab. En français: le voile islamique.
Ce fameux voile dont les plus grands défenseurs ont été, il faut se le rappeler, les médias occidentaux. Toute une longue campagne, bien soutenue, pour défendre ces «braves» musulmanes à qui on interdit le port du voile à l’école, à l’université ou au travail. Un très douteux soutien et une défense qui n’a rien de «catholique» pour qui sait voir.

Encore plus douteux quand, dans le même temps, une image négative de l’homme musulman se mettait en place. Une barbe hirsute ne laissant apparaître que des yeux hagards et un regard sanguinaire. Se pouvait-il que l’on puisse saucissonner ainsi deux composantes d’une même société pour leur faire subir un traitement diamétralement opposé?
Malheureusement, ni Rabah Kébir ni aucun de ses compagnons ne s’était aperçu, à l’époque, de la diabolique machination qui se concoctait. Ce qui est plus grave est que beaucoup d’entre eux y ont mordu à pleines dents. Comme celui qui, de la mosquée de Kouba, sommait, en 1990, la population d’avoir à se préparer pour «changer d’habitudes vestimentaires et alimentaires». Il est à espérer qu’aucun d’eux n’a été un relais conscient de la machination et qu’aujourd’hui ils sont tous prêts au mea-culpa. Non, il n’est pas trop tard pour le repentir. Il n’est pas trop tard pour réparer le mal qui a été fait.
Pour redonner aux Algériens les valeurs, les us et coutumes sauvegardés par leurs ancêtres malgré tous les coups de boutoir d’une colonisation qui a duré pas moins d’un siècle et demi. En quoi le hidjab peut-il être plus «islamique» que la mlaya des femmes de l’Est, de la fouta portée en Kabylie, du haïk de l’Algéroise ou de la djellaba de l’Ouest?
Depuis deux décennies maintenant, tout le monde sait ce que le hidjab peut cacher de misères. Misères physiques, misères sexuelles, misères psychiques, misères sentimentales ou la traîtrise n’est pas la moindre et on en passe. Comment qualifier tous ces jeans qui dépassent des hidjabs? Comment qualifier ces hidjabs qui ne cachent rien des formes comme le fait la mlaya, le haïk, la fouta ou la djellaba?
Comme pour ne pas perdre totalement la face, Rabah Kébir affirme cependant que le Coran prévoit le hidjab au même titre que la prière. Seulement pour ne pas perdre la face, car tous les théologiens bien plus érudits que lui affirment le contraire et soulignent que le vêtement féminin n’est nulle part codifié et qu’il doit seulement protéger la femme du regard masculin. En arabe «Satra».
Au-delà de toute contorsion, et bien avant Rabah Kébir, notre ministre des Affaires religieuses, s’est déjà prononcé sur le plateau de l’Entv sur la fausse croyance d’une prétendue «religiosité» du hidjab. Bien avant lui, le premier magistrat du pays, le Président Bouteflika a déclaré le 8 mars 2006 qu’«on est arrivé à un stade de fragilité de la personnalité nationale au point que nous avons perdu même nos habits traditionnels...Même le hidjab n’est pas de chez nous».
Alors, encore un effort M.Kebir, un tout petit. Redites haut et fort à toutes les Algériennes ce que vous dites à votre fille. Dites-leur que la foi est une chose, qu’elle est intérieure. Et que ce n’est pas le hidjab qui la donne. Qu’elles peuvent reprendre les habitudes vestimentaires de leurs parents, grands-parents et ancêtres. L’histoire prendra impitoyablement acte des positions de tous les acteurs de la vie politique et les générations futures jugeront.

Zouhir MEBARKI

RABAH KÉBIR À LA CHAINE SATELLITAIRE AL JAZEERA
«Je n’imposerai jamais le hidjab à ma fille»

 

 

 

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« Le voile et la burqa, c'est la même chose »

 

 

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FADELA AMARA, secrétaire d'Etat à la Ville

PRÉSIDENTE, jusqu'à son arrivée au gouvernement en juin 2007, du mouvement Ni putes ni soumises, Fadela Amara, féministe « laïcarde » et « ennemie » des extrémistes musulmans, s'est toujours prononcée contre le port du voile, « négation de l'égalité des sexes » et, a fortiori, de la burqa.

Que pensez-vous de la décision du Conseil d'Etat ?

Fadela Amara. Elle est excellente, légitime, particulièrement crédible parce qu'elle se fonde sur les valeurs de notre République.

En 1989, quand le Conseil d'Etat affirmait que le port du voile à l'école était compatible avec la laïcité, cela n'avait pas été le cas. Son avis avait permis aux intégristes religieux de gagner du terrain. Aujourd'hui, son arrêt est un couperet républicain qui rétablit complètement la situation. C'est un vrai tremplin pour l'émancipation et la liberté des femmes.

La justice va-t-elle être amenée à se prononcer de plus en plus sur des affaires touchant aux questions religieuses ?

On est entré dans une phase de clarification. Les courants intégristes qui passent par la fenêtre quand on leur ferme la porte obligent à des mises au point. On est en train de réaffirmer le principe de l'égalité des sexes. C'est mieux qu'un avertissement. La République, quand elle est sommée de répondre, prend des positions fermes sur ses valeurs. Elle dit enfin : « Ce n'est pas négociable ! »

Faut-il, comme le propose le député (UMP) Jacques Myard, une loi prohibant la burqa ?

Non, l'arsenal juridique actuel suffit largement. Ce n'est pas la peine d'en rajouter. Il faut juste respecter les textes en vigueur.

Que représente pour vous la burqa ?

J'appelle celles qui la portent « les corbeaux noirs ». Au Maghreb, les féministes les surnomment « les ninjas » en référence aux policiers algériens encagoulés qui luttent contre les terroristes. Il faut combattre cette pratique obscurantiste qui met en danger l'égalité hommes-femmes. La burqa, c'est une prison, une camisole de force, ce n'est pas un signe religieux mais le signe visible d'un projet politique totalitariste prônant l'inégalité des sexes et qui porte en soi l'absence totale de démocratie. C'est une castration de libertés. Il y a aussi des mecs qui « kiffent » des filles avec la burqa, c'est donc parfois de l'ordre du fantasme sexuel. Son usage n'est pas seulement lié à la question de l'exclusion sociale. Il y a des « femmes de », dans les beaux quartiers, qui ont également totalement recouvert leur visage.

« La décision du Conseil d'Etat est un outil à la disposition des femmes pour résister »

Que faire pour endiguer le phénomène ?

Je pense que la décision du Conseil d'Etat peut dissuader certains fanatiques d'imposer la burqa à leur épouse. C'est aussi un outil à la disposition des femmes pour résister, pour se défendre. Il ne faut pas sous-estimer l'impact d'une décision de justice ou d'une loi. Grâce à la loi de 2004 sur la laïcité interdisant les signes religieux à l'école, on a sauvé des centaines de filles ! Il est important aussi de travailler sur le fond, faire en sorte que, dans les quartiers, nos enfants ne tombent pas dans l'intégrisme. L'éducation, comme l'enseignement de l'histoire des religions à l'école, est essentielle.

Faites-vous la différence entre le voile et la burqa ?

Tout est question de centimètres de tissus. Mais pour moi, c'est la même chose. Je ne suis pas favorable au port du voile, qui n'est pas un signe religieux mais, comme la burqa, un signe d'oppression des femmes. Je ne parle pas de nos mères mais des filles qui sont nées en France.

Que souhaitez-vous dire à cette Marocaine qui s'est vu refuser la nationalité française ?

Qu'elle redevienne ce qu'elle était au Maroc, avant d'arriver en France, quand elle ne portait ni le voile ni la burqa. L'amour rend aveugle. Elle a sûrement cédé en tombant sous le charme d'un islamiste. Je pense que c'est une victime.

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