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Le procès Persepolis (21/04/2012)

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La liberté d'expression en Tunisie

Citations, extraits : Le procès du directeur de la chaîne privée Nessma TV, Nabil Karoui, a repris jeudi 19 avril à Tunis

 

Il s'agit du "quatrième acte" de ce "vaudeville à la tunisienne", comme le qualifie le quotidien tunisien Le Temps. Après les émeutes qui ont éclaté en octobre 2011, juste après la diffusion du film, devant les locaux de Nessma TV et devant la maison de son directeur, le procès a été reporté deux fois, en novembre et en janvier.

 

En l'attente du verdict, prévu pour le 3 mai, des dizaines de salafistes se sont réunis devant le tribunal, certains arborant des drapeaux noirs avec des versets islamiques et des pancartes appelant à l'exécution du directeur de la chaîne de télévision. Devant la salle n° 10 du tribunal de première instance de Tunis, de nombreux journalistes et hommes politiques sont, majoritairement, venus adresser leur soutien à Nabil Karoui, d'après La Presse de Tunisie, journal francophone le plus consulté de Tunisie.

 

Plus de cent quarante avocats ont porté plainte contre Nabil Karoui et deux de ses collaborateurs, qui encourent une peine de trois ans de prison. Ces avocats se dressent comme les défenseurs de l'intégrité de la divinité car, comme l'a déclaré Me Laâbidi lors de l'audience, "la représentation de la divinité est blasphématoire en elle-même, car Dieu ne doit en aucun cas être représenté".

 

L'origine du litige est en effet une scène en particulier du film Persepolis, qui décrit le régime iranien de Khomeiny à travers les yeux d'une fillette parlant à Dieu personnifié, la représentation d'Allah étant proscrite par l'islam. Pourtant, comme le précise Me Chokri Belaïd, avocat de la défense et leader du Mouvement des patriotes démocrates (Watad), "le film a été déjà projeté dans [les] salles de cinéma [tunisiennes] avec un visa officiel de la commission de vérification", sans que cela pose de problème au parquet. Pour lui, "ce procès est politisé et marquera l'histoire de la justice tunisienne. On veut faire de la Tunisie un nouvel Afghanistan en imposant le retour de la répression idéologique et politique".

 

Pour l'avocate Kahena Abbes, qui publie une tribune dans La Presse de Tunisie, il s'agit bien d'une "régression des libertés". Pour elle, les manifestants extrémistes qui se sont attaqués à Nabil Karoui "exprimaient la volonté de limiter toute liberté et de la soumettre aux symboles sacrés, aux exigences identitaires et à une certaine lecture religieuse, afin d'instituer une nouvelle censure". Elle ajoute que "le problème est donc d'ordre politique, puisque ces revendications émanaient du courant salafiste, et ont eu lieu quelques jours avant les élections de la Constituante et visaient en premier lieu à réduire non seulement la liberté d'expression dans le domaine artistique, mais celle du culte, et d'anéantir tout droit à la différence et tout individualisme". Source Le Monde

 

La liberté d'expression est toujours révolutionnaire

Qui d'entre-nous n'a pas entendu dans les médias quelques chroniqueurs où personnalités connues déclarer : « ...qu'il fallait laisser du temps aux '' révolutions arabes '' en avançant que la société Française avait mis plus de cent ans avant de se démocratiser »

 

Régulièrement, en rapport avec l'actualité depuis plus d'un an, je rappelle que l'on ne peut faire ce type de comparaison compte tenu qu'à notre époque nous disposons d'outils de communications, internet, le téléphone, la télévision et de la possibilité de circuler d'un pays à l'autre, ce qui n'était pas le cas un peu avant le milieu du vingtième siècle

 

Ce qui signifie que dans ces pays du Maghreb nul n'ignore que la liberté d'expression est indissociable de l'égalité-femmes-hommes ni '' des droits de l'homme ''...que le seul frein à la démocratie et à la laïcisation de la société tunisienne est exclusivement le fait comme partout ailleurs dans le monde de fanatiques religieux qui ne peuvent admettre de côtoyer des incroyants ou des gens qui doutent

 

Toutes les croyances génèrent ce type de pathologie, et ce n'est pas aider les femmes mentalement émancipées, ni les incroyants et d'une manière plus générale les laïcs quand des irresponsables ou des inconscients dans notre pays affectent de banaliser la violence religieuse au nom du '' temps de révolution ''Crab – 21 Avril 2012

 

Suite page :

http://laiciteetsociete.hautetfort.com/lina-ben-mhenni/

 

et...

http://laiciteetsociete.hautetfort.com/ils-veulent-tuer-l...

 

 

 

 

 

 

 

11:18 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : laïcité, fanatisme religieux, société, politique, tunisie, maghreb, égypte |  Facebook | | Pin it! |  Imprimer |