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02/03/2007

L'ami d'enfance

La revanche de Nounours


L’église, j’en suis certains, aurait me semble t-il vendue la peau de l’Ours bien trop vite


Eh oui Nounours est laïc, quel échec pour le  cléricalisme toujours autant soucieux de dominer


Nounours révélateur de l’intelligence universelle des enfants ; Nounours avec eux et pour eux ont plus sûrement renversé l’omnipotence nuisible  de l’église sur notre société,

Crab


 

Ci- dessous l’histoire d’un roi déchue de Michel Pastoureau.

Demi-dieu au Moyen Âge, l'animal continue d'occuper l'imaginaire de l'homme.

 

Dis-moi qui te fascine, je te dirai qui tu es. S'il y avait une morale à tirer de l'histoire de l'ours en Occident, ce serait peut-être celle-là. Qui eut cru que ce bon vieil ours, aujourd'hui transformé en animal débonnaire, a été ce monstre sacré vénéré comme un dieu, aux temps où la crainte et l'admiration étaient indissociables ? C'est l'histoire d'une puissance déchue que nous conte Michel Pastoureau, spécialiste des couleurs et auteur, en 2004, d'une Histoire symbolique du Moyen Âge occidental. L'ours brun, affirme Pastoureau, a été divinisé à l'aune de l'effroi qu'il provoquait. Vivant parfois dans les mêmes cavernes que l'homme préhistorique, il allait conquérir l'imaginaire des Germains, des Grecs et des Celtes qui en firent un symbole de la toute-puissance. En témoignent ces mythes et légendes que revisite Pastoureau : par exemple celle de la déesse Artémis, un nom dont la racine indo-européenne « Art » signifierait ours, ou encore du Troyen Pâris, qui, nourri sur le mont Ida par une ourse, aurait développé d'irrésistibles pouvoirs auprès des femmes. À Rome, l'ours a la partie moins facile. Pline l'Ancien, dans son Histoire naturelle, en faisait « l'animal le plus habile à faire le mal ».

 

Supplanté par le lion

 

Mais la grande démystification commence avec le christianisme, saint Augustin le chargeant de tous les péchés du monde. Pourquoi tant de vindicte ? Parce que l'ours, avec sa station debout, sa luxure, sa gourmandise, rappelle trop l'homme pour ne pas inquiéter l'Église. Conçu à l'image de Dieu, l'homme doit dominer la bête en lui et hors de lui. Dans ses campagnes contre les Saxons, accusés de lui vouer un culte, Charlemagne les fait massacrer par milliers. Mais il faut aussi détruire son prestige. Une « battue » qui s'achève au XIIIe siècle, quand le lion supplante le plantigrade et devient « roi des animaux ». Destitué, l'ours va alors se transformer en bête de foire qu'on exhibe pour se faire peur, jusqu'à cette extraordinaire trouvaille de l'ours en peluche, au début du XXe siècle, où la bête ne fait plus fureur que dans les chambres d'enfant. « En tuant l'ours, son parent, son semblable, son premier dieu, l'homme a tué sa mémoire et s'est plus ou moins symboliquement tué lui-même », écrit Pastoureau. Cherche ours désespérément... ?

 http://www.lefigaro.fr/litteraire/20070208.FIG000000275_l...