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18/11/2010

La maman et la mignonne

Mamans et fières d'être catholique

''...et tant pis si le défunt Georges Frèche n'est pas d'accord...''

van_gogh_terrasse_cafe_l.jpg

Van Gogh

 

Historiette à lire en cachette des enfants

C'est un court moment de l'histoire de quatre mamans très, très, très catholiques : de Captieux, d' Artifice, de Sucré et d'Éros, que rien que pour vous, nous allons bien heureux lecteur et lectrice vous conter

 

CE

 

Conte

pour futures mamans

d'enfants à nourrir au Saint

 

Quatre ! Est-ce bien sûr ?

Aujourd'hui, le ciel est accueillant, après plus de vingt cinq années sans se voir, nos quatre héroïques mamans se sont données rendez-vous au petit bar '' Le pèlerin malgré Lui '', lieu limite de perdition où étudiantes en théologie elles aimaient autrefois se ressourcer et se retrouver entre elles

Au sein de l'école l'une d'elles avait la réputation de faire preuve d'un certain scepticisme, mais à l'abri du péristyle la plupart parlaient d'elle comme d'un vilain petit canard

Le petit bar a gardé '' son même décor d'autrefois '', c'est que Judas le patron y veille, malgré un âge avancé il maintient que lui seul connait la vérité sur Jésus, il tient toujours la caisse - nos quatre mamans se sont attablées autour de l'unique table ronde de la terrasse non fumeur

Captieux enjouée et pressée de dire, s'adresse à ses amies: « Savez-vous, mon fils est prêtre et il peut se présenter n'importe où et tout le monde lui dit : Mon Révérend »

Artifice rayonne : « Eh bien, mon fils est évêque et tout le monde lui adresse la parole par : Son Excellence »

Sucré quelque peu enflammée : « Bien que je ne veuille en aucun lieu vous offenser et diminuer leur mérite mais mon fils est Cardinal et quand il entre tout le monde s'adresse à lui par : Son Éminence »

Éros paraît songeuse... sirote son verre '' d'Eau de Paradis ''... ne dit mot

 

Cependant, Éros [ qui vient tout juste de fêter son sixième mariage ] devine tourné vers elle, le regard quelque peu inquisiteur des ses meilleures amies

 

Alors dans le bleu profond de ses yeux s'allument de petites lumières, son visage s'anime  d'un léger sourire...

Sans plus attendre, susurre non sans délectation: « Mon fils est un être sans pareil, surnaturel, d'une beauté sans égale à faire pâlir d'envie Narcisse, il est strip-teaseur, toutes les femmes sont folles de lui, même les hommes, quand il entre en scène dans la salle toutes et tous s'écrient : Oh ! Mon dieu ! »

Crab

 

Notes

'' l'Eau de Paradis ''

Le témoignage le plus ancien qui pourrait concerner la consommation par l'homme de l'alcool, date de la guerre de Troie : c'est '' l'Eau de Paradis '' que Médée offre au père de Jason pour renouveler ses forces. Et l'on sait que les premiers alambics en cuivre étaient Égyptiens pour faire de '' al-khol '' ( fard ) et pour fabriquer des parfums féminins et une nouvelle poudre à paupières à base d'antimoine et de khol ( nom donné au produit issu de l'alambic )

mamans cathos.jpg

Photo modifiée par Crab

 

Mignonne, allons voir si la rose...,

Pierre de Ronsard,

in Odes, 1550


Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil,
A point perdu cette vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vôtre pareil.
Las! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place,
Las, las ses beautés laissé choir!
O vraiment marâtre Nature,
Puisqu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que votre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse:
Comme à cette fleur, la vieillesse
Fera ternir votre beauté.

 

Commentaire

N'écoutez pas ni ne suivez les rabat-joie, car tous les codes sont des infamies, faites comme vous le dit si bien Ronsard ; faites au présent tout ce que vous avez envie de faire !  - Crab

 

Extrait des

'''Larmes d'Éros'' de Georges Bataille



SUPPLICE CHINOIS

Le monde lié à l'image ouverte du supplicié photographié, dans le temps du supplice, à plusieurs reprises, à Pékin, est, à ma connaissance, le plus angoissant de ceux qui nous sont accessibles par des images que fixa la lumière. Le supplice figuré est celui des Cent Morceaux, réservé aux crimes les plus lourds. Un de ces clichés fut reproduit, en 1923 dans le Traité de psychologie de Georges Dumas. Mais l'auteur bien à tort, l'attribue à une date antérieure et en parle pour donner l'exemple de l'horripilation: les cheveux dressés sur la tête! Je me suis faire dire que pour prolonger le supplice, le condamné recevait une dose d'opium. Dumas insiste sur l'apparence extatique des traits de la victime. Il est bien entendu, je l'ajoute, qu'une indéniable apparence, sans doute, en partie du moins, liée à l'opium, ajoute à ce qu'a d'angoissant l'image photographique. Je possède depuis 1925 un de ces clichés ( photographie ci-contre ). Il m'a été donné par le Docteur Borel, l'un des premiers psychanalystes français. Ce cliché eut un rôle décisif dans ma vie. Je n'ai pas cessé d'être obsédé par cette image de la douleur, à la fois extatique (?) et intolérable. J'imagine le parti que, sans assister au supplice réel, dont il rêva, mais qui lui fut inaccessible, le marquis de Sade aurait tiré de son image: cette image, d'une manière ou de l'autre, il l'eût incessamment devant les yeux. Mais Sade aurait voulu le voir dans la solitude, au moins dans la solitude relative, sans laquelle l'issue extatique et voluptueuse est inconcevable.

Bien plus tard, en 1938, un ami m'initia à la pratique du yoga. Ce fut à cette occasion que je discernai, dans la violence de cette image, une valeur infinie de renversement. A partir de cette violence — je ne puis, encore aujourd'hui, m'en proposer une autre plus folle, plus affreuse — je fus si renversé que j'accédai à l'extase. Mon propos est ici d'illustrer un lien fondamental: celui de l'extase religieuse et de l'érotisme — en particulier du sadisme. Du plus inavouable au plus élevé. Ce livre n'est pas donné dans l'expérience limitée qu'est celle de tous les hommes.

Je ne pouvais le mettre en doute...

Ce que soudainement je voyais et qui m'enfermait dans l'angoisse — mais qui dans le même temps m'en délivrait — était l'identité de ces parfaits contraires, opposant à l'extase divine une horreur extrême.

Telle est, selon moi, l'inévitable conclusion d'une histoire de l'érotisme. Mais je dois l'ajouter: limité à son domaine propre, l'érotisme n'aurait pu accéder à cette vérité fondamentale, donnée dans l'érotisme religieux, l'identité de l'horreur et du religieux. La religion dans son ensemble se fonda sur le sacrifice. Mais seul un détour interminable a permis d'accéder à l'instant où, visiblement, les contraires paraissent liés, où l'horreur religieuse, donnée, nous le savions, dans le sacrifice, se lie à l'abîme de l'érotisme, aux derniers sanglots que seul l'érotisme illumine. - Fin de l'extrait

Le serpent qui danse

Que j'aime voir, chère indolente,
De ton corps si beau,
Comme une étoffe vacillante,
Miroiter la peau!

Sur ta chevelure profonde
Aux âcres parfums,
Mer odorante et vagabonde
Aux flots bleus et bruns,

Comme un navire qui s'éveille
Au vent du matin,
Mon âme rêveuse appareille
Pour un ciel lointain.

Tes yeux où rien ne se révèle
De doux ni d'amer,
Sont deux bijoux froids où se mêlent
L’or avec le fer.

A te voir marcher en cadence,
Belle d'abandon,
On dirait un serpent qui danse
Au bout d'un bâton.

Sous le fardeau de ta paresse
Ta tête d'enfant
Se balance avec la mollesse
D’un jeune éléphant,

Et ton corps se penche et s'allonge
Comme un fin vaisseau
Qui roule bord sur bord et plonge
Ses vergues dans l'eau.

Comme un flot grossi par la fonte
Des glaciers grondants,
Quand l'eau de ta bouche remonte
Au bord de tes dents,

Je crois boire un vin de bohème,
Amer et vainqueur,
Un ciel liquide qui parsème
D’étoiles mon 
cœur

 

!

Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal

 

Commentaire

Dans Le Serpent qui danse, poème lyrique et érotique - '' une bien belle représentation, une bien belle image ambivalente '' de la femme que je pourrais, me semble t-il, qualifier de ''pré-féministe''

C'est sur la base de cette identification qu'apparaît, me semble-t-il, la volonté du féminisme universaliste d'effacer cette ambivalence pour  '' construire '' une autre femme ?  - Crab

Citation

Sainte Mère de Dieu, vous qui avez conçu sans pécher, accordez-moi la grâce de pécher sans concevoir - Anatole France ( blasphème )

Suites

ÉROS

http://laiciteetsociete.hautetfort.com/0a-eros/

et sur

Le conflit, la femme et la mère

http://laiciteetsociete.hautetfort.com/le-conflit-la-femme-et-la-mere/

 

 

 

 

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