bacha posh

 

Kaboul : Tu seras un garçon ma fille ( 2012 ), de Stéphanie Lebrun, diffusé sur la 5 le 15 Mai dernier

En Afghanistan, on les appelle les « bacha posh », littéralement « celles qui s’habillent en hommes »

Des jeunes filles peu nombreuses se travestissent pour jouir des libertés ( sortir seule, travailler, etc.) dont disposent les hommes, pas elles, considérées comme des citoyennes de seconde zone

 

Non soporifique, [ ce qui est rare ] un reportage tourné dans un des pays de rêve du '' monde islamique '' diffusé sur une des chaînes publiques

La réalité d'un pays montré comme il arrive si peu souvent, sous un mode inhabituel, aux antipodes du principe de la '' bien pensance '' observée dans d’innombrables '' documentaires où tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil et ô que la bouffe est bonne, la rencontre, parait-il, d'un peuple super accueillant hormis qu'on ne voit jamais apparaître à l'écran aucune présence féminine

 

Je me souviens entre-autres d'un reportage au Pakistan où le commentaire disait que '' le peuple pakistanais '' avait enfin retrouvé les salles de cinéma, sauf qu'à la sortie il n'y avait que des hommes - '' peuple '' mot convenable '' [ en rire, si possible...], population aurait supposé la présence parmi les hommes des femmes

 

L'apartheid des sexes ou le fascisme religieux

Le documentaire raconte pour l'essentiel la vie de jeunes filles et de quelques femmes, au risque d'y perdre la vie, néanmoins veulent changer les mœurs de la société afghane – je devrais écrire l'immoralité ethnique- religieuse sexiste de cette société qui fait des femmes un bétail corvéable à merci

Dans le reportage

Quelques-uns des propos, révélateurs de l'endoctrinement des garçons dans l'idéologie coranique qui fait de l'homme un être supérieur à la femme...

Les garçons me tapent, j'aimerais bien me déguiser en garçon,

pour qu'ils me laissent tranquille

 

Que les hommes veuillent nous dominer, c'est une chose,

je suis plus en colère contre les femmes qui cautionnent

ce que font de nous les hommes

 

Pour ma part c'est ce que je pense de la plupart des associations dites '' féministes '' qui notamment ne se sont pas mobilisées pour faire interdire le port des foulards islamiques dans notre pays

 

Je ne parle pas des associations professionnelles de l'antiracisme [ sans s ] qui manifestement n'ont jamais rencontré ni de femme émancipées ni de laïcs et encore moins d'incroyants – c'est dramatique de faire ce constat dans mon pays – oui, dans mon pays -

 

Quelques personnalités lucides dont Elisabeth Badinter ont toujours été à la hauteur quand des hommes sur les plateaux de télévision faisait passer pour islamophobes [ traduire ce mot par raciste ] et parfois ces mêmes hommes idéologiquement soutenus par des associations prêtent à se déchaîner sur des sujets [ certes sexistes ] mais mineurs

 

J'aimerais les voir se déchaîner quand dans la rue circulent avec leurs mères des fillettes de moins de cinq ans dont '' on '' ne voit que du visage que 15 cm2

 

La culture ne passe pas par la religion, mais par la critique des religions

Dans les pays où une majorité de la population est persuadée d'une existence extérieure ( dieu ), plus particulièrement dans le '' monde islamique '', c'est un lieu commun, une évidence pour la grande majorité des hommes ( mâles ) [ ce qui est de moins en moins vrai, pour les chrétiens ou les parties de populations déconfessionnalisés – en France ] de persister, tout en se prétendant soumis à une divinité, à se croire au-dessus de la nature et en conséquence de se voir ou trouver naturel de se '' penser '' supérieur à la femme

 

Dans le documentaire une femme en déplacement pour la première fois à l'étranger décide de ne pas rentrer, de rester en France, au grand désarroi des autres accompagnatrices qui comptaient sur elle pour poursuivre le combat de l'intérieur contre toutes les traditions sexistes de l'Afghanistan

 

Seulement voilà cette femme à vu dans l'espace public de notre pays comment les femmes existent parmi les hommes, sentir, évoluer dans l'au-delà des limites de la cage afghane, ce qui montre une fois de plus que la liberté passe par la culture et non par la religion, j'aurais sans hésiter fait comme elle

 

Il y a lieu de s'inquiéter, en matière de Droit, depuis plus de dix ans de l'inertie de l'ONU, des forces internationales dont des inconscients comme Moscovici réclament le départ notamment des troupes française sans cesse et depuis longtemps

Ils ne peuvent ignorer le sort réservé aux femmes qui sera aggravé après le départ de la force internationale

Depuis l'entrée en Afghanistan, des morts pour rien, la situation des femmes n'est en rien changée

 

L'ombre menaçante des mollahs

Qu'ont-ils fait depuis dix ans ? La première chose n'était-elle pas, sans avoir peur des mots, d'exiger, de Karzaï et sa clique de rédiger une Constitution inspirée par '' les droits de l'Homme et du citoyen ''

 

Pourquoi ne pas aller jusqu'au bout de nos devoirs, ces femmes dans le reportage attendent que nous prenions conscience de qui va leur arriver après le départ de la force internationale, pourquoi ne pas décider d'administrer ce pays aussi longtemps que nécessaire et de virer en préalable Karzaï et son gang ?

Sinon quoi d'autre de possible ? Se retirer lâchement ? - Crab – 18 Mai 2012

 

Suites :

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