02/12/2014
LIRE ENTRE LES LIGNES
Les pourceaux d'Épicure
Je reproduis ici, sur cette page, la chronique de Michel Onfray de Décembre 2014 dont le grand mérite est de remettre les pendules à l'heure vis à vis des « procès » malveillants engagés à son encontre, régulièrement, par ses pourceaux d'Épicure
Michel Onfray rappelle que les observations, commentaires, affirmations venant de personnes qui se croient autorisées à donner leur avis sur la religion ( plus particulièrement l'islam ), la laïcité, l'école, la psychanalyse, en outre note que leur refus de tenir compte du comportement social de certains parmi les « grands »philosophes connus du grand public procède à la fois d'une méconnaissance ( sinon, c'est encore plus grave )des textes, mais aussi d'actes socialement inacceptables dont rend compte l'autobiographie de ces personnalités
En rapport avec cette chronique, pour ma part, pour reprendre une expression de Michel Onfray, '' Lire entre les lignes est l’une des modalités de l’illettrisme'' je rangerais parmi les plus connus, les plus médiatisés des « personnalités » comme : Edwy Plenel, Aymeric Carron, Claude Askolovitch, Manuel Valls, Gérard Miller, Dounia Bouzar, Régis Debray, Nadia Vallaud-Belkacem, Roudinesco, Christine Boutin et toutes autres personnalités qui se livrent, dans les « grands médias », à des commentaires en méconnaissance de cause des textes, des autobiographies, bien souvent notamment quand il s'agit de religion recèlent ou tentent de masque rune sorte de prosélytisme, le plus souvent en l'absence en face d'eux, sur les plateaux, de penseurs ou contradicteurs qualifiés - - - Crab – 02 Décembre 2014
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La chronique mensuelle de Michel Onfray | Décembre 2014 – N° 115
Source de la chronique :
http://mo.michelonfray.fr/chroniques/la-chronique-mensuelle-de-michel-onfray-decembre-2014-n-115/
LIRE ENTRE LES LIGNES -
J’ai la faiblesse de croire ce que je vois, de lire ce que je lis et de ne pas chercher midi à quatorze heures, car midi suffit à midi. Cette faiblesse est le signe d’une pathologie selon les malades qui décident du bon goût du moment et qui célèbrent l’art de lire entre les lignes.
Ainsi, quand je lis le Coran et que j’y vois un nombre considérable de sourates antisémites, misogynes, homophobes, belliqueuses, agressives, on me reproche d’effectuer une lecture littéraliste, comme les salafistes ajoutent les bonnes âmes, car il faudrait contextualiser le texte qui invite clairement à égorger, dépecer, massacrer, détester, couper le nez, décapiter pour lui faire dire le contraire de ce qu’il dit pourtant explicitement, il suffit de lire. Puisque les bonnes âmes ont décidé que l’islam était un religion de paix, de tolérance et d’amour, il faut bien qu’on trouve dans le texte ce qui n’y est pas. Entre les mains des idéologues, la contextualisation sert à faire dire au texte le contraire de ce qu’il dit.
Même chose avec Sade : le lire, et le prendre au sérieux, c’est à dire tout lire de lui, y compris ses lettres, c’est découvrir autre chose que ce que la vulgate parisienne enseigne en pontifiant. Toujours soucieuse de rébellion ( subventionnée ) et de subversion (institutionnelle), ces moutons-là annoncent que cet homme couvert de gloire, édité, exposé, glosé, commenté, étudié, célébré, enseigné, est un marginal – comme eux ! Ce faux féministe vrai phallocrate, ce faux révolutionnaire vrai féodal, ce faux sublimateur véritable délinquant, cette fausse victime vrai coupable, ce faux médecin vrai malade, ne se comprendrait qu’avec l’humour, la poésie, l’ironie, la distance, sésames avec lesquels le noir devient blanc, le bas haut, le mal bien et Hitler Jean Moulin.
Idem avec Freud : là encore, après avoir tout lu, et pas seulement les anthologies et leurs gloses, on découvre un Freud menteur, affabulateur, inventant des cas, prétendant les avoir guéris, compagnon de route des fascistes, avouant que la psychanalyse ne fonctionne pas, qu’elle est, selon son expression, « un blanchiment de nègres », dédicaçant élogieusement un livre à Mussolini, etc. Mais il ne faut pas dire ce que dit vraiment Freud ou ce que Freud a vraiment fait, mais ce qu’il est de bon ton de dire sur Freud, une autre vulgate créée et entretenue par les marchands du temple. Là encore, il faudrait lire entre les lignes, là où se trouve le contraire de ce qui est écrit.
Si l’on précise que Sartre écrivit dans une revue collaborationniste et que Beauvoir a travaillé pour Radio-Vichy, ce qui permet d’apprécier leur talent pour créer des mythes, c’est se rendre coupable d’un péché mortel : le biographisme ! Ce sont pourtant les mêmes qui s’insurgent à l’idée de commémorer l’anniversaire de la naissance de Céline en 2014 sous prétexte qu’il a écrit Bagatelles pour un massacre. Je veux bien que la biographie compte pour rien quand il s’agit de Sartre & Beauvoir, mais alors pourquoi compte-t-elle pour tout dans les cas de Céline ou Brasillach ?
Cette invitation à lire entre les lignes est devenue tellement tyrannique qu’on ne lit plus les lignes ! La psychanalyse a ouvert la porte à cette lecture entre les lignes – il fallait chercher le non-dit, le latent, le caché, l’inconscient. Dès lors on n’a plus lu le dit, le réel, l’évident, le manifeste. Lire entre les lignes est l’une des modalités de l’illettrisme. Michel Onfray, déc. 2014
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