14/04/2016
Coraneries sans frontières
Gilles de Kerchove, coordinateur de l'Union européenne pour la lutte contre le terrorisme, estime que " l'idéologie est une source importante " de la radicalisation jihadiste en Europe
" On serait bien inspiré de créer un islam européen ", a-t-il dit – et en ce sens il semble rejoindre les « préoccupations » de Manuel Valls qui entend faire la preuve à tous ceux qui en doutent que l’islam est compatible avec la république
Un tel niveau d’inconscience laisse sans voix - ou Gilles de Kerchove, au même titre que Manuel Valls et ses prédécesseurs, n’a pas lu l’infantile et égoïste coran - sorte de manifeste politique raciste, sexiste, athéophobe, antisémite et homophobe *1 - sinon [ ???? ] ou alors c’est encore un poisson d’Avril...
Il en est ainsi, depuis plusieurs décennies de la majorité de la classe politique européenne, Gilles de Kerchove paraît ignorer que cette idéologie s’inspire directement du coran, et que le port des voiles islamiques symboles dans l’espace publique de l’asservissement des femmes apparemment sans le moindre rapport avec la religion est néanmoins inspiré par un « texte sacré » dans lequel on ne trouve aucun rôle tenus par les femmes, sinon pour en parler à la troisième personne
Comment ne pas comprendre que là est l’enjeu, que c’est le fond du problème et que nous avons affaire à une religion politico-sociétale anti-laïque, une idéologie expression de l’inégalité femmes-hommes*0 totalement incompatible avec les valeurs républicaines
*0 : Sourate 4 verset 34 :"
Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs qu'Allah accorde à ceux-là sur celles-ci, et aussi à cause des dépenses qu'ils font de leurs bien. - extrait -
Donc, rendre l’islam compatible si c’est vraiment le but rechercher signifie que les musulmans doivent brûler ou jeter le coran dans les poubelles ou notre société a jeté toutes les idéologies sacrées qui contre l’esprit des " Lumières " sacralisaient la phallocratie
La montée de l’islamophobie en France une invention pour masquer que ce sont des musulmans qui assassinent nos compatriotes, et en matière" des droits de l’homme " des États-Unis nous n’avons aucune leçon à recevoir d’un pays qui oblige un Président à jurer sur un texte religieux avant d’exercer son mandat
Brûler ou déconstruire le coran c’est illusoire de penser que les musulmans vont le faire, donc il n’y a pas d’autre solution que d’interdire les voiles islamiques dans l’entier espace public pour éliminer toutes les pressions subis par les femmes nées en milieu musulman, d’autoriser chaque publication et diffusion nouvelle du coran à condition d’être précédée d’un avertissement à l’usage des plus jeunes lectrices et jeunes lecteurs, mais aussi de veiller au respect, au rétablissement de la laïcité en consacrant une matinée aux philosophies de l’athéisme en contrepartie de la matinée réservée chaque fin de semaine aux religions sur une des chaîne publiques - Crab 14 Avril 2016
*1 : http://laiciteetsociete.hautetfort.com/archive/2010/06/01/la-sourate-dite-les-lumieres.html
I
Suites : L'interviewe du siècle des siècles
http://laiciteetsociete.hautetfort.com/archive/2009/08/13/les-voiles-islamiques.html
08:17 Publié dans Contre les assauts théocratiques - suite 2, Coraneries sans frontières | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gilles_de_kerchove, islam, manuel_valls, religions, télévision, laïcité | Facebook | | | Imprimer |
19/12/2015
Court-bouillon à la sauce islamophile
On est toujours le lecteur de soi-même, du coup certains ne voient pas le coran raciste et sexiste
Quand la « romance » supplante le récit de l'histoire
Lu dans la presse : « L’irruption djihadiste, derrière laquelle pointe l’implantation du salafisme, […] n’est pas un phénomène isolé. Les succès électoraux du Front national et l’invasion du Web par les sites identitaires et “conspirationnistes ” […] constituent des “ fractures françaises ” parallèles. » dixit Gilles Kepel
Alain Soral, Dieudonné et la « fachosphère » sont donc également visés. Pour Gilles Kepel, conspirationnisme, islamophobie ou salafisme sont les symptômes d’une même crise sociale
Des réponses parfois opposées trouvent un public auprès d’une frange de la société qui se vit comme délaissée. Elles s’imposent en alternatives :
« Deux types de mobilisations contestataires se sont développées en parallèle : le nationalisme identitaire d’extrême droite et le référent islamique. » - extraits d'un article publié dans '' Le Monde '' daté du 17/12/2015
C'est très précisément dans ce type de piège dans lequel une bonne partie des cadres politiciens, de journalistes , de '' l'élite intellectuelle '' veut faire tomber le lecteur, Gilles Kepel en amalgamant le F N, les identitaires qui veulent plus de chrétienté pour moins d'islam – jusque là, c'est aussi mon analyse, mais je récuse d'inclure la notion '' d'islamophobie '' dans ce type d'amalgame car Gilles Kepel en cela s'inscrit parfaitement dans la pensée dominante depuis Mitterrand ( notamment le renforcement de la phallocratie musulmane à travers la création de postes dits des grands frères ), quand dans le même temps, son épouse accusait la vraie féministe Élisabeth Badinter d'ethnocentrisme, plus tard ce fut l'escalade musulmane à partir du refus de Jospin d'appliquer la loi de 1905 à l'école ;
en réalité, pour les Gilles Kepel et compagnies tout ce qu'ils écrivent n'a pas d'autre objet que de faire oublier le rapport Obin, '' les territoires perdus de la républiques '' datées de 2002 où encore les travaux de Malika Sorel avant quelle ne soit virée par Hollande en même temps qu'il dissout l'excellent '' haut conseil à l'intégration '' pour le remplacer par le bidon '' observatoire de la laïcité ''
Ce mutisme et écran de fumées comptent parmi les plus toxiques d'emploi pour ne pas nommer correctement les assauts théocratiques musulmans contre la laïcité, ( soutenus plus ou moins discrètement par quelques-uns des chantres de la chrétienté civils ou religieux ) - pour parfaire le tableau le gouvernement socialiste introduit le fait religieux mais pas en contrepartie le fait athée à l'école, ce qui correspond insidieusement à réduire le champ de la critique athée du coran dont plus de 63 % des sourates, sans compter les sourates* sexistes, sont des incitation à la haine des non-musulmans ( * : sexistes, athéophobes, antisémites, homophobes - quels enseignants oseront de vive voix le faire observer à leurs élèves ) et encore moins de critiquer devant les élèves la vie de Mahomet – quand ce dernier, un modèle pour les musulmans, a passé les trois quart de sa vie le sabre à la main, dont entre-autres exactions ou crimes de guerres ( décapitation de ses opposants comme le fait si bien Daech ) il abuse de son pouvoir de chef de tribu pour épouser ( un mariage forcé ) une fillette de six pour la mettre dans son lit à neuf : Les diktats musulmans
http://laiciteetsociete.hautetfort.com/archive/2010/06/01/la-sourate-dite-les-lumieres.html
Déroulé d'articles :
http://laicite-moderne.blogspot.fr/search?q=Les+diktats+musulmans
Ce qui est réellement un des symptômes aggravés de la crise sociale ce n'est pas la critique athée et sexiste des religions ( taxée d'islamophobie dès qu'il s'agit de la mahométane ) qui a permis d'obtenir '' les droits des femmes '' et les même droits pour les homosexuels sans en retirer aux hétérosexuels, mais ce qui est en cause c'est bien le laxisme des droites et des gauches qui depuis Debray et Carle n'ont eu de cesse par électoralisme ou clientélisme d'attenter pour les premières à la laïcité et pour les secondes depuis Mitterrand de ne rien faire pour la rétablir, pire de fermer les yeux sur les continuels assauts théologiques émanant des musulmans contre la laïcité
En résumé le petit noyau affabulateur du F N ( ses principaux cadres ) où le fanatisme de tout petits groupes identitaires tous plus les uns que les autres faux-amis de la laïcité n'ont d'autre point en commun que la volonté d'obtenir plus de chrétienté pour moins d'islam et sont donc dans le combat intellectuel contre l'obscurantisme contre-productifs d'autant plus en matière de laïcité - de ce fait ils participent au même titre que la majorité des musulmans à entretenir la persécution des femmes éprises de liberté, des athées, des juifs et des homosexuels partout dans le monde ou dans tous les milieux musulmans ( donc y compris dans notre pays )
Cet état d'esprit délétère est entretenu, rabâché quotidiennement à longueurs d'antennes par des personnalités de tous bords à l'exemple de Rama Yade ( hier soir, 17 décembre, lors de l'émission '' les grandes questions '' ), elle n'a pu s'empêcher de rabâcher, une fois de plus, que '' les musulmans sont les premières victimes des islamistes '', ce qui est faux car la religion musulmane, comme '' La Digitale '', est une plante toxique dont l’absorption à forte dose peut être mortelle
Ici de rappeler que les musulmans n'ont jamais cessé depuis le 7e siècle de s'entre-tuer ( sunnites-chiites ), sauf paradoxalement durant les périodes de colonisations*1, depuis ils rattrapent le temps perdu : ça commence en Iran avec Komeiny un islamo-fasciste pire totalitaire ou pire dictateur que son prédécesseur le shah, puis la guerre civile en Algérie – la guerre Irak - Iran, la guerre Irak - Koweït pour les plus plus anciennes sont à la source du chaos actuels – un chaos émanant d'un islamisme largement entretenu financièrement par les pays du Golfe dans tous '' les mondes musulmans '' - ( *1 : cela ne signifie de ma part pour autant d'approuver les périodes de la colonisation )
Les musulmans ne sont pas, comme certains aiment à le dire, les premières victimes des islamistes car les premières victimes des islamistes et des musulmans sont les athées, les femmes éprises de liberté, les juifs et les homosexuels, mais ça, de le dire écorcherait la bouche de nos spécialistes de l'islam car de toute évidence ils perdraient aussitôt leur gagne-pain – Crab – 19 Décembre 2015
Suites : Gens du livre et Gens des livres
http://laicite-moderne.blogspot.fr/2015/11/gens-du-livre-...livres.html
00:49 Publié dans Contre les assauts théocratiques - suite 2, Court-bouillon à la sauce islamophile | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rapport_obin, rama_yade, debray, carle, loi_1905, laïcité, gilles_kepel, valls, islam, djihadistes | Facebook | | | Imprimer |
16/10/2015
Contre l’intrusion du religieux
Liminaire
Le spécisme se décline en racisme tout autant qu’en sexisme. Supériorité d’une « race » sur une autre, d’un sexe sur l’autre
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La liberté n'est pas religieuse
Citation :Il faut apprendre aux enfants la liberté de penser par soi-même, leur montrer que la réflexion ne se réduit pas aux croyances - Elisabeth Badinter - d'autant, si je puis me permettre d'ajouter : que les religions, loin s'en faut, n'ont pas le monopole de la spiritualité
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Histoire des faux-culs
Les chantres du multiculturalisme affectent de ne pas savoir que le niqab est lui-même une cloison destinée à diviser la société selon le sexe
Le niqab est l’extension du hidjab, ce rideau qui séparent l'espace réservé à la vie privée de l'espace public* ( * : d'accueil ) dans la tante du prophète - rien de sacré ni de religieux -
Le voile islamique, quelle que soit sa forme ( hidjab, niqab, burqa, tchador ), impose aux femmes de porter ce rideau de séparation sur leur tête
Il est aussi le symbole réclamé et imposé par l’islamisme politique et fasciste* (* : Daech, entre-autres )
Ces ennemis de l'égalité-femmes-hommes se présentent comme des « progressistes attachés aux droits fondamentaux » - dans ce casqu'ils expliquent en quoi, par exemple, le port de la burqa ou d'un des voiles islamiques est un progrès social, un progrès pour les droits fondamentaux
Personne n’a encore fait la démonstration que le port d’un vêtement particulier en toutes circonstances et en tout lieu était essentiel au respect de la liberté de religion
Voiles islamiques, niqabs :
Interdire à l'État de dire aux femmes ce qu'elles doivent porter, c'est autoriser les religieux à le faire – revient, participe à maintenir, dans le monde, le principe de la subordination de plus de la moitié des femmes
Contre l’intrusion des religions et de leurs symboles à l'école et dans la sphère publique
Contre plus particulièrement l'archaïque croyance coranique engoncée dans l'esprit d'une radicalité toute médiévale - face à des croyants incapables de percevoir la subtilité d'un mode de vie humaniste, évolutif et créatif, il est urgent de ne pas laisser sans réponse les '' padalmagame '', sans oublier de contenir les islamo-crétins « grands sachant » brailler à l'islamophobie, en programmant à l'école, en contrepartie du fait religieux, l'enseignement du FAIT athée et de rappeler vivement la place des femmes dans les arts, les sciences et leurs rôles majeurs dans l'histoire de notre pays
Suites :
http://laicite-moderne.blogspot.fr/2015/02/ecole-republicaine.html
Déroulé d'articles :
http://laicite-moderne.blogspot.fr/search?q=enseigner+le+fait+ath%C3%A9e
Crab – 16 Octobre 2015
11:12 Publié dans Contre les assauts théocratiques - suite 2, Contre les assauts théocratiques - Suites, Contre l’intrusion du religieux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : claude_askolovitch, edwy_plenel, Élisabeth_badinter, Émilie_du_châtelet, jean-louis_bianco, laïcité, olympes_de_gouges, nadia_vallaud-belkacem, régis_debray | Facebook | | | Imprimer |
15/06/2015
Crétinerie sans frontières - Juin 2015 -
Citation :
Zarathoustra commence par le célèbre " Dieu est mort " par lequel Nietzsche fait le constat que ses contemporains ne croient plus en Dieu. Cent trente ans plus tard, cette phrase " est au cœur de la question d'aujourd'hui ", analyse M. Héber-Suffrin. " Sans Dieu, la civilisation s'effondre; il faut en construire une autre et tirer toutes les conséquences de l'athéisme ", explique-t-il.
Tout le contraire d'un nazi -
Nietzsche en tire le concept du " surhomme ", c'est-à-dire de l'homme qui doit "faire le travail" jadis attribué à Dieu. " Il n'y a pas plus actuel ", observe le professeur, qui tord le cou au passage à l'image sulfureuse de Nietzsche, récupéré par les nazis pour sa " volonté de puissance ". Fin de l'extrait d'un article publié dans '' Libération ''
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L’œil et l'oreille
Notre langue parle à notre entendement, sauf que ces deux « stars » de Magic Système manifestement n'i-voirien, du moins pas plus loin que le bout de leur nez - étrange paradoxe, ils se prennent pour des artistes - [ ??? ] -
Pour « affiner » leur jugement sur l'assassinat des '' Charlie '' par des croyants musulmans, ces deux individus n'hésitent pas à s'appuyer sur les propos irresponsables tenus par le patron*1 du club des petits lapins, pour déclarer en conférence de presse qu'il a deux responsables de cette tuerie des '' Charlie '' pour avoir, disent-ils, outrepasser la liberté d'expression en critiquant ou moquant les religions ou certaines des positions pris en public émanant des hiérarchies monothéistes par la caricature, donc de conclure que ces « pauvres » croyants musulmans atteint dans leur « sensibilité » n'avaient d'autres choix ni trouvé rien de « plus démocratique » que l'assassinat des caricaturistes de Charlie hebdo
Sans ambiguïté, pour ces deux illettrés les homicidés méritaient leur sort, car ils étaient tout autant responsables ou coupables que les terroristes
Ces deux simplets ne comprendront probablement jamais que dans une démocratie des femmes et des hommes à travers le débat d'idées, le débat contradictoire, sans relâche ( bon an mal an ), participent à rehausser le niveau de civilisation de notre pays, notamment et probablement plus particulièrement à travers la critique athée et féministe des idéologies sans que la liberté d'expression ne s'arrête là où commence la religion
*1, rappel :François, le pape des pauvres d'esprits avait justifié le terrorisme islamique, je le cite : " on ne peut pas provoquer, on ne peut pas insulter la foi des autres. Il y a une limite. Chaque religion a sa dignité. Avec la liberté d'expression, il y a des limites ". Fin de citation
Dans l'actualité à quoi bon, quand Manuel Valls, déclare à Mayotte que l'égalité femmes-hommes est une valeur majeure de la République en omettant de préciser que '' les droits des femmes '' ont été obtenus contre les religions ? [ bref : c'est du socialiste pur jus ]
Brèves: Plusieurs écoles du Royaume-Uni ont décidé d'interdire le Ramadan aux élèves de classes de primaire, pour des raisons de santé
- Source '' atlantico '' - Qu'attend la France pour en faire autant ? - - - Crab 15 Juin 2015
Suites, autres articles :
Sophia Aram et Jean Meslier
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Pourquoi le Blasphème est d'utilité publique ?
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Les plus beaux jours de l'obscurantisme religieux
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La mort n'est rien pour nous - Épicure
http://laicite-moderne.blogspot.fr/2014/01/la-mort-nest-rien-pour-nous-epicure.html
Atena Farghadani - Raef Badaoui
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L'Enfer c'est pour lui et ses pareils
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Les Lumières
http://laicite-moderne.blogspot.fr/2015/05/les-lumieres.html
La saudade
http://laicite-moderne.blogspot.fr/2012/12/la-saudade.html
Sérénité éternelle
http://laicite-moderne.blogspot.fr/2015/06/serenite-eternelle.html
Féminisme universel - 2015 -
http://laicite-moderne.blogspot.fr/2015/06/feminisme-universel-2015.html
15:11 Publié dans Contre les assauts théocratiques - suite 2, Coup de grisou dans la caverne, Crétinerie sans frontières - Juin 2015 - | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : athéophobie, aymeric_carron, changelejeu, charlie_hebdo, claude_askolovitch, crab, edwy_plenel, france, islam, islamophobie, laïcité, michel_onfray, nadia_vallaud_belkacem, t._ramadan | Facebook | | | Imprimer |
04/12/2014
Contre les assauts théocratiques - suite 2
Ci-dessus : À priori, '' on '' lui donnerait le « bon dieu » sans confessions, Marie peinte par Raphaël est certainement la plus illustre des mères porteuses de toute l'histoire de la crédulité
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Une crèche de Noël retirée du hall du conseil général de Vendée
Décision « grotesque », « inquiétante » et « injuste » selon Bruno Retailleau, président du conseil général ( UMP ), qui a annoncé cet après-midi son intention d’«utiliser tous les recours juridiques possibles pour faire annuler cette décision», « jusqu’à la Cour Européenne des Droits de l’Homme s’il le faut »
Sur son blog, il explique avoir exécuté la décision qu’il juge cependant « grotesque », « inquiétante » et « injuste ». «Manifestement il y a deux poids deux mesures, écrit-il, à l’heure où personne ne remet en cause le repas d’ouverture du Ramadan offert tous les ans par la mairie de Paris.»
C'est bafouer la Démocratie et la laïcité que de parler d'une décision « grotesque », Bruno Retailleau ferait mieux, ( et ce serait moins grotesque ), de s'occuper de la bonne gestion des finances de l'UMP
Sa remarque sonne des plus faux, les Radicaux de gauche s'étaient opposés quand la mairie de Paris organise une réception pour célébrer le début du Ramadan
Des élus parisiens, dénonçaient une initiative allant à l'encontre du respect de la laïcité, dont parmi eux, ceux du Parti radical de gauche co-signataires *1 de cette tribune collective :
…/...
L’organisation à l’Hôtel de Ville de Paris le 9 juillet prochain, d’une nouvelle fête culturelle, calée sur un calendrier religieux, nous interpelle.
Une ville irréprochable, notamment quant au respect de la laïcité, voilà un des combats que les Radicaux de gauche mènent depuis 2001, au Conseil de Paris ou au sein des mairies d’arrondissement.
Certaines pratiques des élus parisiens, de toute appartenance politique, prêtent en effet largement à confusion. Nous n’avons eu de cesse de le dénoncer
Ainsi, nous nous sommes successivement mobilisés contre le déplacement de la date d’un Conseil de Paris pour cause de fête religieuse, contre l’attribution de subventions à des crèches confessionnelles ou encore contre les baisses de loyers injustifiées pour des associations religieuses. Et nous étions aussi au premier rang de la fronde lorsqu’une place de Paris a été rebaptisée au nom de Jean-Paul II, sans vote au Conseil de Paris.
C’est dans ce même esprit que nous dénonçons aujourd’hui la célébration de la fête du Ramadan organisée à l’Hôtel de Ville. Et cette indignation vaut pour l’ensemble des événements à caractère religieux organisés avec la Ville de Paris : qu’ils soient catholiques, juifs ou musulmans, nous les considérons inopportuns au sein du centre des institutions municipales, l’Hôtel de Ville de Paris, comme dans tous les édifices municipaux
…/... Fin de l'extrait
*1 : Cosignataires :
Alban Ketelbuters, doctorant en études littéraires à l’Université du Québec à Montréal, membre de l’Institut de recherches et d’études féministes | Djemila Benhabib, essayiste | David Bertet, professeur de philosophie | Rakia Fourati, membre fondatrice de la Ligue tunisienne de défense de la laïcité et des libertés | Bartholomé Girard, ancien président de SOS homophobie | Ziad Goudjil, conseiller régional EELV d’Ile-de-France | Asma Guenifi, ancienne présidente de Ni putes ni soumises | Waleed Al-Husseini, exilé palestinien, fondateur du Conseil des ex-musulmans de France | Thierry Jopeck, administrateur général du Musée national des Arts asiatiques - Guimet | Mohamed Kacimi, écrivain | Louise Mailloux, professeure de philosophie | Samuel Mayol, maître de conférences, directeur de l’IUT de Saint-Denis | Céline Pina, conseillère régionale PS d’Ile-de-France
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Laïcité : lettre ouverte aux élus
01 décembre 2014 | Par Henri Pena-Ruiz
La laïcité va mal. Ancien membre de la Commission Stasi sur l’application du principe de laïcité dans la République, je ne peux garder le silence. Naguère, la droite au pouvoir la malmenait par la bouche de Monsieur Sarkozy. Aujourd’hui certains élus de gauche ne la traitent pas mieux. Tout se passe comme si les vrais ennemis de la laïcité et ses faux amis semblaient d’accord pour l’encenser en principe et la violer en pratique. Halte à la duplicité. Inventaire.
D’abord un vocabulaire polémique brouille les choses à loisir. Il est trop facile, par exemple, d’inventer une opposition artificielle entre la laïcité dite “ouverte” et la laïcité dite “de combat”. La première expression est usuelle chez les adversaires de la laïcité qui insinuent ainsi que la laïcité tout court serait fermée. Une calomnie travestie en signe d’ouverture. La seconde est fréquente chez ceux qui par électoralisme refusent de défendre la laïcité et en édulcorent le sens. Une trahison déguisée en réalisme. Un tel vocabulaire est d'ailleurs absurde. Parle-t-on de la « liberté ouverte » ou des « droits humains de combat » ? Bref, on adjective la laïcité soit parce qu’on en rejette les exigences soit parce qu’on manque de courage politique pour les faire valoir.
Les vrais ennemis de la laïcité rêvent de rétablir les privilèges publics des religions: c'est ce qu'ils appellent “laïcité ouverte”. Ils parlent de “liberté religieuse” plus que de liberté de conscience. Faudra-t-il parler aussi de “liberté athée”? Ses faux amis répugnent à la défendre par peur de perdre des voix et inventent l'expression polémique “laïcité de combat” pour qualifier une telle défense. C’est ce qui ouvre tout grand un chemin à une contrefaçon de laïcité par la droite extrême. Celle-ci feint de défendre la laïcité alors qu’elle la caricature en la tournant contre un groupe particulier de citoyennes et de citoyens. Ce qui est alors en jeu, c’est une conception discriminatoire travestie en laïcité. Tout le contraire de celle-ci.
Un premier exemple d’attaque contre la laïcité par la droite puis de refus de la défendre par la gauche au pouvoir. Comme on sait, la loi Carle votée sous la présidence de Monsieur Sarkozy met à la charge des communes la scolarisation d’enfants dans des écoles privées de communes voisines. Quand les laïques contestent cette loi et en demandent l’abrogation, les vrais ennemis et les faux amis de la laïcité, tout uniment, les accusent de vouloir rallumer la guerre scolaire ! Une accusation ridicule qui dissimule mal la volonté de faire entériner une violation de la laïcité. Aujourd’hui, que fait le gouvernement dit socialiste contre cet héritage de l’ère antérieure qui renforce les privilèges des écoles privées religieuses, affranchies de surcroît de l’obligation d’appliquer la réforme des rythmes scolaires ? Rien. C’est triste. Pire. Monsieur Peillon, précédent ministre de l’Éducation Nationale, a rédigé une charte de la laïcité. Mais il a étendu le financement public des activités périscolaires aux écoles privées, alors que la Loi Debré ne le prévoyait que pour les disciplines d'enseignement. Comprenne qui pourra.
A Paris, tout en s’affirmant fidèle à la laïcité, la mairie continue à subventionner des crèches confessionnelles et des fêtes religieuses comme celle qui a été organisée l’été dernier pour le ramadan. Ainsi des contribuables athées ou agnostiques sont obligés de subventionner à hauteur de 70 000 euros une fête religieuse. A quand une grande fête de l’humanisme athée financée sur fonds publics, à Paris et ailleurs ? Invoquer la culture, en l'occurrence, est peu rigoureux et néfaste. Confondre la culture arabe et le culte musulman c'est offrir un cadeau inespéré aux extrémistes religieux qui persécutent les arabes athées, accusés de “trahir leur culture”. Dans le même esprit, Franco proclamait: “En Espagne, on est catholique ou on n'est rien”. Et le cardinal Rauco Varela dit que l'avortement n'est pas dans la “culture espagnole”. D'où la tentative de Monsieur Rajoy, aujourd'hui avortée, de supprimer un droit essentiel des femmes. La culture a bon dos! C'est la commission Machelon, mis en place par Nicolas Sarkozy, qui a recommandé le brouillage de la distinction entre culte et culture afin de contourner la loi du 9 Décembre 1905 qui interdit de financer les cultes. Nombre d'élus de gauche comme de droite appliquent la recette tout en se disant laïques, bien sûr.
Dans le Limousin, on a financé sur fonds publics des processions religieuses catholiques, en présentant ces dernières comme des « manifestations culturelles ». Heureusement, dans ce dernier cas, les tribunaux ont condamné ce subterfuge. Contre l’évidence trop d'élus brouillent les choses. L’électoralisme ainsi mis en œuvre veut faire prendre des vessies pour des lanternes. Je rêve d’une sixième république où les professions de foi des élus seraient le cas échéant opposables à leur pratique effective. La laïcité reprendrait quelques couleurs, et la justice sociale aussi. La vie politique cesserait d'inspirer le dégoût aux citoyens qui pensent que les principes sont faits pour être appliqués.
On va m'objecter le pragmatisme, invocation sempiternelle des élus qui trahissent. Mais concrètement le devoir des élus n’est pas d’encourager par des fonds publics les manifestations communautaristes. Il est de rappeler à tous leurs administrés que leur humanité ne se réduit pas à leur appartenance à une religion, qu'ils sont hommes et citoyens avant d'être musulmans ou catholiques. Des citoyens porteurs de volonté générale, c’est-à-dire d’une faculté de vouloir ce qui vaut pour tous et non ce qui ne vaut que pour eux seuls. Mesdames et messieurs les élus, mettez votre pratique en accord avec les principes que vous prétendez défendre ! Pour lutter efficacement contre les communautarismes religieux et leurs dangereuses dérives, cessez d'encourager les revendications particularistes. Les élus politiques, porteurs des principes et des lois de la République, sont comme le disait Victor Hugo les « instituteurs du peuple ».
Une politique républicaine doit viser le seul intérêt général, commun à tous. Dans cet esprit, il faut consacrer l’argent public aux seuls services d’intérêt général. Et montrer ainsi que la République ne se contente pas de proclamer l’universalisme, mais lui donne concrètement chair et vie. L’instruction et la culture, l’accès aux soins, le logement social, sont d’intérêt commun aux divers croyants et aux athées. Ils sont de portée universelle. Pas la religion, ni d’ailleurs l’athéisme, options spirituelles particulières, à traiter comme telles si le mot république a encore un sens. Le deuxième article de la Loi du 9 Décembre 1905 est clair: “La République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte”.
En Alsace Moselle, des maires se déclarent laïques tout en défendant le concordat. Pourtant celui-ci met à la charge des contribuables de toute la République les salaires des prêtres, des rabbins et des pasteurs des départements concordataires. Bref il contraint des athées et des agnostiques à financer la religion. Un comble en temps de crise et de vaches maigres pour les services publics ! Quelle est la motivation des élus concordataires, sinon un calcul électoral qui les conduit à chouchouter les croyants, donc à les traiter mieux que les athées. Au passage ils accréditent l’idée fausse selon laquelle la laïcité rejette la religion alors qu’elle ne rejette que ses privilèges publics. Et ils veulent faire croire que les trois composantes du droit local ( concordat napoléonien, Loi Falloux, droit social allemand ) sont inséparables, ce qui est faux. On peut abroger le concordat et les dispositions discriminatoires de la Loi Falloux (la religion inscrite dans l’enseignement public) sans toucher au droit social local.
Dans un discours émouvant sur les morts de la première guerre mondiale, le président de la République vient de souligner la dimension symbolique d’un mémorial qui ne recense plus les morts par nationalités mais les réunit au contraire dans un même hommage. On aurait aimé qu’il réhabilite au passage les fusillés pour l’exemple, ces hommes qui ne manquaient pas de courage mais clamaient leur révolte devant des massacres aujourd’hui déplorés par toute l’Europe. On aurait voulu aussi que l’hommage ne cite pas seulement les « soldats de toutes religions » mais également les soldats de conviction humaniste athée, donc « les soldats de toutes convictions ». Un “détail” ? Non. Une omission discriminatoire. « La République a besoin de croyants »…C’est ce qu’osait dire dans l’exercice de ses fonctions Nicolas Sarkozy, établissant ainsi une hiérarchie entre croyants et athées. Notre président actuel lui emboîte-t-il le pas en ne mentionnant que les soldats croyants ? Est-il si difficile pour le Président d’une république laïque de ne pas privilégier un type d’option spirituelle dans un moment aussi solennel ? Henri Barbusse, auteur d’un grand livre sur la guerre de 1914, Le Feu, aurait sans doute condamné cette discrimination implicite. De même pour Apollinaire, grièvement blessé sur le front et peu porté sur la religion.
Quant au récent voyage officiel à Rome du Premier Ministre de la République, aux frais de l’État, il enfreint aussi la laïcité. Lorsque François Fillon s'était rendu à Rome en 2011 pour y assister à la béatification de Jean Paul II, le Parti socialiste avait à juste titre protesté, au nom de la laïcité. Quand trois ans trois ans plus tard Manuel Valls s'y rend pour sa canonisation, le PS approuve. Comprenne qui pourra! On marche au pas sur les principes. On ne peut justifier la chose au nom des relations entre États. Manuel Valls n’a rien négocié à Rome. Il ne s’y trouvait pas pour évoquer des problèmes diplomatiques. Des cérémonies de canonisation n’ont de sens que religieux. Entendons-nous. Si Manuel Valls le voulait, il avait tout à fait le droit d’assister à un tel événement, mais à titre privé et sur ses deniers propres. Son admiration pour Clemenceau aurait pu d’ailleurs lui montrer la voie. En 1918, l’archevêque de Paris annonce un Te Deum à Notre-Dame de Paris en mémoire des morts de la guerre. Clémenceau, alors Président du Conseil, fait adopter par les ministres le refus d’y assister à titre officiel. Clemenceau s’en explique: séparation laïque oblige. Une décision exemplaire, car respectueuse de tous les citoyens et non des seuls croyants.
Tout se passe désormais comme si les athées ou les agnostiques, qui quant à eux ne demandent nullement à la République de satisfaire des revendications communautaristes, étaient tenus pour quantité négligeable. Leur discrétion par respect de la laïcité et de l’universalité de la chose publique les dessert alors qu’elle est à leur honneur. Un autre exemple. Dans une déclaration à l'Observatoire de la laïcité, Madame Vallaud-Belkacem, Ministre de l’Éducation nationale, vient de permettre aux accompagnantes scolaires, au passage limités aux seules « mamans », de porter un signe religieux dans l’exercice de leur fonction. La laïcité implique l'égalité des droits des divers croyants et des athées. En toute logique, un ( e ) accompagnant ( e ) athée aura donc également le droit de porter un tee-shirt stipulant « Dieu n’existe pas ». Si on ne lui accorde pas ce droit, en soutenant que ce serait du prosélytisme, on fait deux poids deux mesures. Etrange interprétation de la laïcité, réduite à un égal traitement des seules religions et non de toutes les convictions. Pourquoi les athées n'auraient-ils pas le droit de mettre en avant leur choix spirituel, comme des croyants le font? Au nom de quoi une telle discrimination ? Par ailleurs Madame Vallaud-Belkacem réitère l'erreur qu'avait dû corriger la commission Stasi en proposant la Loi de 2004. En refusant de définir une même règle pour tous les établissements scolaires, conformément à l'indivisibilité de la République, elle dessaisit la laïcité de son statut de principe constitutionnel dans la hiérarchie des normes, et l'abandonne à la diversité des rapports de force locaux. Ce n'est pas la meilleure façon de la défendre.
Approfondissons cet exemple. Une conduite à prétention civique ou éthique doit pouvoir s’universaliser pour être recevable. Concrètement, une mère de famille musulmane ou catholique accepterait-elle que son enfant soit accompagné en voyage scolaire par un athée portant un tee-shirt mentionnant son choix spirituel athée ? Non sans doute. Un enfant de famille athée ne peut davantage être accompagné par une mère voilée ou un père coiffé d’une kipa. Car enfin un voyage scolaire n’est pas une sortie touristique. Le régime des libertés qui prévaut dans la société civile ne saurait donc être étendu à l’école, ni aux activités scolaires, qui concernent des élèves mineurs soumis à l’instruction obligatoire. Un voyage scolaire, c’est encore l’école, et d’ailleurs en cas d’accident c’est l’Éducation Nationale qui assure. L’obligation de réserve des enseignants, des conseillers d’éducation, doit donc valoir également pour les personnes qui sont volontaires pour accompagner des voyages scolaires. Parler de « mamans » ( pourquoi pas de « papas » ? ) c’est mettre en avant le rapport familial parent-enfant. Mais celui-ci ne vaut comme tel que pour l’enfant de l’accompagnant. Pour tous les autres, enfants-élèves, il ne saurait valoir, et la “maman” ou le “papa” n'est perçu ( e ) que comme accompagnant scolaire. C’est donc le rapport accompagnants scolaires-élèves qui est en jeu, et non le rapport enfant-maman. Recentrons nous sur la fonction remplie et le régime de droit qu’elle requiert au lieu de brouiller les pistes par une présentation compassionnelle. Cette neutralité n'a rien d'arbitraire: elle promeut le minimum de distance à soi qui conduit à respecter le droit pour d'autres personnes d'avoir des convictions différentes.
La laïcité se définit par une exigence et pas seulement par un droit. C'est pourquoi elle est un levier d'émancipation. Tout adulte encadrant une activité scolaire doit comprendre que l'élève n'est plus seulement l'enfant. Une deuxième vie s'ouvre à lui, qui ne nie pas la première mais la dépasse. Un élève, c'est un être qui s'élève. Mettre en avant ce qui unit plutôt que ce qui divise est alors essentiel. Toute personne volontaire pour accompagner une activité scolaire peut le comprendre sans avoir à se sentir blessée ou niée. La concorde est plus sûrement assurée par une telle retenue que par une manifestation spontanée de la religion ou de l'athéisme, surtout en présence de jeunes gens influençables. Et qu’on ne dise pas qu’en cas d'exigence de neutralité vestimentaire une seule religion serait stigmatisée, puisque la déontologie laïque proscrirait aussi bien la croix charismatique, la kipa, le voile, et le fameux tee-shirt de l’athée.
Finissons par l’Europe. Le pape est venu haranguer le parlement de Strasbourg. Pourquoi un tel privilège conçu par Martin Schulz ? A quand une invitation du même type à un représentant de la Franc-Maçonnerie ou de la Libre-Pensée ? En fait, il y a erreur de destination. Un parlement démocratique n'est pas un lieu de prêche, ni de propagande athée. Quant aux racines chrétiennes de l’Europe, elles relèvent d'une conception très partisane de l'histoire. Que fait-on des racines que sont l’humanisme antique, la médiation arabe qui en a sauvé l'héritage, le rationalisme des Lumières, la pensée sociale du dix-neuvième siècle, les droits humains conquis souvent contre l’Église ou malgré elle? Et qui les représente? Le souci de l’humain, au demeurant, est venu bien tardivement à l’Église institutionnelle, qui n’a pas répugné à user des deux glaives chers à Bernard de Clairvaux, canonisé par l’Église, ni à lancer l’Inquisition contre les hérétiques prétendus, les juifs ou les musulmans mal convertis, les athées ou les francs-maçons. Cette Europe-là, conjuguant les bûchers, l'index des livres interdits, l'antijudaïsme chrétien dégénéré en antisémitisme sans que l’Église proteste, ne peut guère donner la leçon.
Après l’Europe néolibérale qui désespère les peuples, l’Europe vaticane se pose en supplément d’âme du néolibéralisme fatalisé. Au prix de la remise en cause de l’égalité de droits entre croyants et athées. Et du remplacement de la solidarité par la charité. Par ailleurs, celles et ceux qui subissent de plein fouet la privatisation des services publics ainsi que la destruction de la fiscalité redistributive et du droit du travail, exigées par une telle Europe, ne trouveront guère de consolation dans ce cléricalisme d’un nouveau genre. Une fois encore, ce sont les plus démunis, les laissés pour compte, que l’on mystifie par de bonnes paroles qui laissent en l’état l’horreur économique. Pour eux, le supplément d’âme d’un monde sans âme est dérisoire. Beaucoup de croyants, comme naguère la philosophe Simone Weil, ont refusé que la religion serve de simple compensation et en ont appelé à une véritable politique sociale, irréductible à la charité.
Qui ne voit d'ailleurs que le nouveau couplage de l’ultralibéralisme et de la religion ressemble à s’y méprendre à l’idéologie propre au capitalisme sauvage du dix-neuvième siècle ? Exploitation sans frein toute la semaine, et aumône le dimanche. Ainsi l'Europe est en train de promouvoir de nouveaux privilèges pour deux religions. Celle du du Dieu-Marché et celle du catholicisme. Les européens qui ne sont fidèles ni de l'une ni de l'autre apprécieront.
Henri Pena Ruiz,
ancien membre de la commission Stasi sur l'application du principe de laïcité
Dernier ouvrage paru : Dictionnaire amoureux de la laïcité ( Editions Plon )
Prix de l’initiative laïque 2014 et Prix national de la laïcité 2014
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Suites :
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